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Photo du rédacteurFabien Ben Sadoun

Les fausses couches

Les fausses couches sont des avortements spontanés survenant jusqu'au 6ème mois de grossesse. Leur fréquence est même sous-estimée car il est difficile de comptabiliser le nombre d'avortements très précoces survenant avant ou au moment des règles et passant ainsi inaperçu. Certaines études estiment ainsi jusqu'à 70 % les échecs d'implantation d'œufs normalement fécondés.



Cela arrive à de nombreuses femmes, mais certaines d’entre elles n’osent pas en parler. Les femmes s’expriment peu sur ce sujet et pourtant le traumatisme de cette perte peut être important.

Quels sont les signes cliniques :

  • Les saignements Ce sont les principaux signes d'alerte. Ils peuvent indiquer que l'œuf est en train de se décoller. Mais attention, tous les saignements durant le 1er trimestre de grossesse ne sont pas toujours révélateurs d'une fausse couche mais ils sont des motifs de consultation en urgence.

Seuls des examens cliniques et échographiques peuvent déterminer s'il s'agit d'un avortement précoce spontané.

  • Les douleurs et les crampes pelviennes Toutes les douleurs situées dans la région du bas-ventre et au niveau des reins ne signifient pas que la grossesse est en train de s'arrêter. Par contre, lorsqu'elles ressemblent à de violentes douleurs de règles, associées ou pas à des crampes, des vomissements, des nausées, et parfois même à des diarrhées, ils peut s'agir de contractions signifiant que l'utérus est en train d'expulser l'œuf et que la fausse couche est en train de commencer.

Rien ne permet d'empêcher une fausse couche qui a débuté. Néanmoins, il faut consulter, spécialement en urgence lorsque ces contractions sont accompagnées de saignements continus.

Comment se passe la fausse couche :

  • De façon naturelle 

Une fois que la grossesse est arrêtée, le corps va évacuer de lui-même ce qu'on appelle le sac embryonnaire. Dans 60 % des cas, la fausse couche et l'évacuation du sac embryonnaire ont lieu sans aucune intervention. Parfois même avant l'échographie, sans que la femme n'ait eu de signe prédictif. Le sac embryonnaire n'est pas évacué immédiatement à l'arrêt de la grossesse, cela prend parfois plusieurs semaines.

  • Avec l’aide d’un médicament

Si la fausse couche n'est pas évacuée naturellement. Un traitement médicamenteux existe. Le médicament provoque des contractions utérines et l'ouverture du col qui permettent l'expulsion du sac embryonnaire. L'hospitalisation n'est pas indispensable car les risques hémorragiques sont rares.

  • Le curetage 

Si le traitement médicamenteux ne suffit pas, une intervention chirurgicale avec aspiration (curetage) est effectuée mais comme elle peut entraîner certaines complications, elle n'est pas proposée en première intention.

Cette intervention doit être pratiquée par un gynécologue. Elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale et dure en moyenne 30 min.

Quelque soit la façon dont la fausse couche se déroule, naturellement, par médicament ou par curetage, l’impact psychologique est présent. Et il ne faut pas le négliger.

Quelles sont les causes d'une fausse-couche ?

°Les anomalies chromosomiques représentent une des causes les plus fréquentes. Souvent, il s'agit de grosses anomalies de l'œuf incompatibles avec un développement embryonnaire. Parfois, il s'agit d'anomalies plus modérées. On peut ainsi considérer la fausse-couche comme un processus naturel d'élimination des grossesses anormales.

°Des anomalies utérines peuvent aussi être retrouvées (malformations utérines congénitales, fibromes, polypes ou adhérences gênant l'implantation de la grossesse).

°Les causes infectieuses sont plus rares : certaines infections génitales ou encore la listériose ou la toxoplasmose peuvent ainsi être incriminées.

°Certaines maladies maternelles comme un diabète déséquilibré ou les anomalies thyroïdiennes sont parfois en cause.

°La consommation de tabac ou d'alcool peut favoriser un avortement.

°Certaines maladies immunitaires peuvent également être responsables d'avortement par fabrication d'auto-anticorps.

°L'âge maternel est également en cause : les fausses-couches sont plus fréquentes après 40 ans.

Quel traitement ?

°Aucun bilan n'est nécessaire après une première fausse-couche.

Un bilan ne sera proposé que dans les rares cas de fausses-couches à répétition (à partir de la deuxième ou de la troisième fausse-couche).

Existe-t-il des traitements préventifs de la fausse-couche ?

°Dans le cas où une cause immunologique est évoquée, un traitement à base de corticoïde et d'aspirine peut être proposé en tout début de grossesse.

°Un traitement hormonal à base de progestérone peut également être proposé durant le premier trimestre si on soupçonne une insuffisance de sécrétion du corps jaune.

°Une intervention sur l'utérus (hystéroscopie) est parfois nécessaire, s'il existe des malformations utérines.

Heureusement, la majorité des grossesses suivant une fausse-couche se déroulent tout à fait normalement et ne nécessitent aucun traitement particulier.

Si vous avez vécu une fausse couche et que vous l’avez mal vécu, il est important de pouvoir exprimer vos ressentis ( peine, culpabilité, angoisse…) auprès de vos proches et d’un professionnel.

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